La technologie est en perpétuelle évolution. D'ici quelques années, il serait possible pour un humain de rectifier par la pensée les erreurs qu'effectue un robot.
Pour ce faire, ce dernier n’aura qu’à observer la machine, une fois qu’elle sera en action. Cette découverte est extrêmement prometteuse et une facilitation de l'interaction entre la race humaine et les machines intelligentes en résultera certainement. Cette innovation est le fuit de l’ingéniosité d’une équipe du MIT.
La robotisation est présente dans presque tous les secteurs. Bien évidemment, aucun robot ne pourra remplacer un humain. Cependant, l’assistance des robots pourra prêter mains fortes à l’humain dans l’accomplissement de certaines tâches, augmentant ainsi ses capacités. La rivalité entre l'homme et la machine n'existera plus, puisqu'ils deviendront des collaborateurs à l'avenir. On est donc loin du cliché de l’esclavagisme robotique prôné par les films en tous genres.
Actuellement, les experts cherchent à mettre en place un système permettant à l'être humain de discuter avec une machine, et ce, de la manière la plus fluide possible. Pour que cet échange réussisse, le robot devra recourir à l’intelligence artificielle, une fonctionnalité lui permettant l’apprentissage de l’art et la manière de converser avec un humain. Les robots seront ainsi équipés d’un système d'apprentissage automatique, la machine learning. Cette option leur permettra, en outre, d’acquérir davantage d'expériences au fil du temps.
Pour vérifier l'efficacité du processus, il est primordial de procéder à une expérience en temps réel. Pour cela, un humain doit être capable de rectifier les erreurs que le robot effectue dès qu'elles sont constatées. L'échange verbal est déjà possible, mais il n'est pas encore possible pour l'intelligence artificielle de décrypter la reconnaissance vocale, du fait que la machine n'a pas encore le niveau de spontanéité que possèdent deux humains qui discutent. C'est la raison pour laquelle les roboticiens se penchent sur l'utilisation de la pensée pour contrôler le robot, à l'aide d'une interface neuronale directe. Bien évidemment, il faut que l'humain puisse être capable d'effectuer certains exercices neuronaux, qui pour l'instant ne sont pas encore adaptés à l'environnement professionnel.
Les chercheurs du MIT et de l'université de Boston ont décidé de travailler en étroite collaboration pour changer les choses, et ce, en mettant sur pied un système de détection des activités cérébrales spécifiques. Cela consiste à détecter le niveau du cerveau quand la personne décèle une erreur.
Ainsi, le robot réalise directement son erreur et la corrige dès que la personne la détecte et y pense. L'humain est équipé d'un casque EEG qui analysera son activité cérébrale. Les données seront associées à un algorithme d'apprentissage automatique qui répartit les ondes cérébrales en temps réel, avec un décalage de 10 à 30 millisecondes. Le robot pourra alors lire les ondes cérébrales en forme de ErrPS (error-related potentials ou potentiels liés aux erreurs) dès que le cerveau humain constate une erreur.
Pour mener à bien cette expérience, les chercheurs ont testé le robot Baxter de Rethink Robotics. Pour ce faire, un volontaire s’équipe d’un casque EEG et entreprend l’observation des attitudes de la machine censée ranger des objets. Lorsque le robot se trompe, le cerveau du volontaire émet un signal à Baxter qui l'aide à se corriger. Le robot perçoit le signal en quelques millisecondes.
Les chercheurs du CSAIL (Computer Science and Artificial Intelligence Laboratory) et de l'université de Boston ont collaboré avec Baxter. Ils ont demandé à Baxter de classer les bombes de peinture et les bobines de câbles. La réception du signal d’erreur de l’humain lui permet de corriger immédiatement son erreur.
Bien évidemment, pour que l'expérience soit révélatrice, il faut encore que les dispositifs dépassent les scénarii binaires, permettant ainsi l’interaction entre plusieurs robots et personnes et non entre seulement un robot et un humain comme c’est le cas ici. Malgré cela, les chercheurs ont pu déduire qu'il y a une interaction plus intuitive entre la machine et l'homme.
« Imaginez de pouvoir instantanément dire à un robot d'accomplir une action sans avoir besoin de taper une commande, d'appuyer sur un bouton ou même de prononcer un mot », indique Daniela Rus, directrice du CSAIL.
Elle estime que les robots industriels ou les voitures autonomes pourraient être contrôlés par la pensée humaine. Un article scientifique parlant de travaux des chercheurs sera publié en mai prochain durant l'IEEE International Conference on Robotics and Automation (ICRA).
Il est évident que la robotisation et l'automation commencent à s'intégrer doucement dans la vie quotidienne des humains. A titre d’exemple, l'émergence des chatbots dans les applications de messagerie instantanée révolutionne la robotisation, et cela ne s'arrêtera certainement pas de sitôt.