Dans une société cartésienne, anesthésiée par un prêt-à-penser astucieusement imposé à des fins mercantiles, politiques et/ou idéologiques, nous ne savons plus aller à l’essentiel. Ainsi, en faisant place au paraître plutôt qu’au verbe être, on a une fâcheuse tendance à oublier le formidable potentiel offert par la nature et notre corps. Qu’on le veuille ou non, ils sont des composantes de l’universalité dans leur intégralité. Comme nous le rappelaient les Maîtres et les sages d’antan, l’univers n’est pas autour de nous, il est en nous. Notre corps composé d’eau, d’atomes et de cellules de cet univers, reflète parfaitement la merveilleuse histoire de la vie. Aujourd’hui, on assiste (enfin) à une ouverture des responsables de la médecine conventionnelle aux médecines dites alternatives, grâce à une technologie de plus en plus pointue. De nombreux médecins ont pris un peu de recul et acceptent l’idée d’associer ces « médecines douces », avec une approche globale de l'individu.
Lors de l’audition en 2012 du Pr Agnès BUZYN (alors présidente de l'Institut national du cancer), elle déclarait à la commission du sénat « D'après nos enquêtes, 30 % des patients avouent avoir eu recours à des médecines alternatives ou complémentaires. 85 % d'entre eux l'ont fait afin de mieux supporter leur traitement, tandis qu'ils sont 27,5 % à indiquer que leur objectif était de traiter le cancer lui-même, ce qui constitue pour nous un signal d'alerte... ». Depuis, certains hôpitaux expérimentent le Qi gong (pour soulager des effets secondaires du cancer) et la musique thérapeutique. Des actions (à travers la musique) s’élaborent en étroite collaboration avec les établissements hospitaliers dans le cadre de conventions annuelles signées d’un commun accord. « Tous les publics sont touchés, des bébés prématurés aux personnes âgées... Il a été démontré des correspondances vibratoires entre les fréquences d’ondes émises par la musique et le corps humain (physique, énergétique et mental) permettant de rétablir une harmonie du corps et de l’esprit en relation avec son environnement » (sources ulule.com). Alors on ne peut qu’encourager la "musique thérapeutique", mais sous certaines conditions et avec des instruments en adéquation avec les besoins.
Parmi ces instruments, certains possèdent des propriétés acoustiques remarquables et une forte résonance vibratoire. Citons le Spacedrum (version française du Handpan), le shakuhachi (une flûte en bambou), la kora, les carillons koshis... mais surtout les bols tibétains et la kalimba. La conception spécifique des bols ancestraux est unique car ils constitués d’un alliage de sept métaux (associés à sept astres, reliés aux sept jours de la semaine et aux sept chakras) qui émettraient individuellement une vibration particulière. L’intérêt des puissantes vibrations de ces bols est leur pénétration dans notre corps composé à + de 65% d’eau et leurs connexions avec notre force intérieure, comme le souligne le psychothérapeute Néerlandais Hans de Back : « Tout comme un instrument bien accordé caresse l’oreille, le massage par Bols Chantants caresse le corps, l’esprit et l’âme ».
Un autre instrument au son enchanteur et aux vertus thérapeutiques est le « piano à pouce » appelé sanza (ou senza, likembé en Afrique), plus connu sous le nom de kalimba. Cette merveille, née 1000 ans avant J.C. (fabriquée à l’origine avec des lames de bambous) est aujourd’hui constituée d’une sorte de clavier en métal et d’un résonateur. On dit dans la mythologie bantoue « que chaque lame de la kalimba représente une phase de la Création du monde ». Du groupe Genesis aux conteurs des villages, cet instrument universel révèle tout son pouvoir et sa résonnance qui influe sur le corps mental, émotionnel et physique, à l’image de cette magnifique interprétation du standard « My Favorite Things » par Youn Sun Nah (à découvrir sur youtube). Pour les musiciens, l’autre intérêt de la kalimba est l’accordage très facile : il est possible d’accorder soi même en 432 Hz ou encore le do en 528 Hz pour bénéficier de ces fréquences de guérison.
Aujourd’hui, des « luthiers » créent des instruments ergo-thérapeutiques, adaptés aux personnes handicapées - dyslexiques, handicapés moteurs - ou aux personnes âgées. Les « vertus thérapeutiques » de la musique et du son font l’objet d’études scientifiques approfondies afin d’infirmer ou de confirmer les recherches de nos ancêtres qui connaissaient les sons capables de libérer les blocages. Par exemple, les Amérindiens jouaient de la flûte fabriquée dans du bouleau afin de soigner les rhumatismes. En Chine, le chef de l’orchestre impérial (également médecin) composait des « œuvres thérapeutiques » pour l’empereur et ses proches, pendant que les médecins grecs « se référaient à la gamme pythagoricienne pour la classification des différents pouls ». Et en France me direz-vous ? Le fondateur de la psychiatrie, Philippe Pinel, introduisit la musique dans les asiles (chœurs, fanfares, concerts). Des recherches menées par le professeur Jacques Touchon, spécialiste de la maladie d’alzheimer (Hôpital Gui de Chaliac à Montpellier), ont établi que « les séances permettent une stimulation des fonctions cognitives en favorisant des encodages mnésiques et des évocations de souvenirs ». Ces études furent corroborées par Madame Edith Lecourt (psychanalyste et musicothérapeute) qui souligne que « certains morceaux peuvent réveiller des pans entiers de mémoire enfouis, par le biais des émotions ». D’autres recherches (menées à l’université Paris VI Jussieu avec la biologiste du CNRS Hélène Grimal) ont « établi que les cellules humaines changeaient de forme et de couleur quand on leur prodiguait un son ». La musicothérapie a fait son entrée dans les services de néonatologie (prématurés). D’après des chercheurs Taiwanais (université de Kaohsiung), « elle pourrait réduire le stress psychologique chez les femmes enceintes et contribuer à un mieux être ». Madame Edith Lecourt confirme le fait « qu’elle permet aussi d’établir une communication unique et privilégiée entre la mère et son enfant ». Ainsi, à sept mois de développement utérin, « le fœtus entend les bruits et les sons ». Comment est-ce possible ? Tout simplement parce que « ces sensations auditives seraient transmises par la voie des conductions osseuses ».
Le corps humain est un instrument de musique à lui tout seul, une véritable caisse de résonance qui vibre au diapason de la nature, donc de l’univers. A travers la musicothérapie et les instruments dits thérapeutiques, on peut vivre un état proche de l’hypnose. Les scientifiques s’intéressent de près à la médecine dite vibratoire et à la thérapie du son car elles agissent à la fois sur le cerveau, sur nos cellules et notre métabolisme. On connaît désormais les vertus des vibrations « positives » qui passent par les tympans, puis transformées en énergie électrique, envoyées au cortex cérébral par les fibres nerveuses, décodés et interprétées par le cerveau. Avec les avancées scientifiques, on peut désormais se poser cette question en toute légitimité : Et si la musicologie était la médecine du futur ?
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