Nous voulons tous nous relaxer, nous détendre, moins stresser, prendre la vie du bon côté, vivre… Mais n’est-ce pas mieux de ressentir tout cela tout en se réparant ? C’est ce qu’une étude scientifique en cours cherche à prouver, notamment en montrant que le yoga, la méditation ou le tai-chi pourraient réussir à inverser les effets négatifs du stress et de la dépression sur notre ADN.
Cette étude voue donc des « Mind-body interventions » à ces trois disciplines qui seraient capables de dire à notre corps de tout effacer et de tout recommencer. Une fonction presque surréaliste qui s’enclencherait à coup d’exercices de respiration et de concentration quotidiens. L’étude parue dans la revue américaine « Frontiers in immunology » le 16 juin dernier affirme que le yoga, la méditation et le tai-chi réduisent l’expression des gènes qui permettent à l’inflammation de proliférer. Celle-ci s’avère chronique et destructive pour le corps lorsqu’il est exposé à un stress répétitif ou à plusieurs épisodes de dépression. Le stress et la dépression enclenchent une réaction moléculaire dans l’ADN humain et augmentent les inflammations. En méditant, nous réussirions à inverser cette réaction et à réduire les risques de maladies causées par l’inflammation. Une superbe hypothèse qui reste toutefois à confirmer…
Des scientifiques britanniques et néerlandais ont analysé dix-huit études portant sur 846 cas sur onze ans. Leur revue a montré que les pratiquants de yoga, de méditation et de tai-chi ont moins de signe d’inflammation et produisent moins de protéines inflammatoires. Quand nous subissons du stress, notre système nerveux sympathique s’active et hausse la production de la molécule NF-kB. Celle-ci traduira ledit stress au niveau de ses gènes qui produiront à leur tour des protéines ou cytokines porteuses d’inflammation dans les cellules de l’organisme. Il s’agit d’une réaction de défense bénéfique et nécessaire, mais à petite dose. Au-delà, si la personne s’expose à du stress ou à de la dépression répétés, ces cellules accélèreront le processus de vieillissement dans son corps. Pire, elles contribueront à faire apparaître des maladies graves. Les pratiquants de yoga et de méditation ne sont pas concernés, ces disciplines réduisant leur production de NF-kB et de cytokines. Cela signifie qu’elles peuvent inverser l’inflammation des gènes, comme le précise le site Maxisciences.
Ivana Buric, la chercheuse qui a dirigé cette revue, a révélé au Time la stupéfaction de son équipe de voir des disciplines différentes, voire opposées, telles que le tai-chi ou la méditation assise produire les mêmes effets. Selon cette scientifique, nos gènes ne sont pas statiques, et l’activité de notre ADN fonctionne suivant la manière dont nous nous comportons. "En choisissant des habitudes saines au quotidien, explique-t-elle, nous pouvons créer une activité génétique bénéfique pour notre santé. Selon elle, quinze minutes par jour de méditation semblent suffire pour inverser la tendance." En d’autres termes, il nous incombe de combattre le stress et la dépression en changeant de comportements. Il ne s’agit pas seulement de changer d’habitudes alimentaires, encore moins de faire une pratique sportive intensive, des facteurs qui découragent souvent les personnes qui cherchent à se débarrasser de leur stress et de leur dépression. La science nous montre ici que 15 minutes de yoga, de méditation ou de tai-chi par jour changent grandement les choses.
Pour ce faire, privilégiez les endroits calmes et familiers où vous pourrez vous concentrer et vous adonner à vos exercices de concentration sans être dérangé. Vous pouvez soit démarrer votre journée avec une séance préventive de 15 minutes, soit l’achever avec une séance évacuatrice après le travail. Dans tous les cas, vous n’avez besoin que du strict nécessaire pour combattre stress et dépression.