L'art du souffle : L’une des clefs pour vivre mieux

Pour la grande majorité d’entre nous, respirer est un acte naturel, inconscient qui consiste à absorber et rejeter l'air par les voies respiratoires pour renouveler l’oxygène et ce, dès le premier jour de la vie. Mais contrairement aux idées préconçues, respirer est une chose, savoir respirer en est une autre. En effet, une respiration correcte qui n’est ni automatique, ni innée, s’apprend à travers l’art du souffle. Ce dernier demande un travail particulier qui permet de prévenir certaines affections (troubles du sommeil, lombalgie...), dysfonctionnements pulmonaires, stimuler les intestins, tonifier l’abdomen, calmer une douleur, nettoyage des sinus, gymnastique des narines... ou atténuer le stress, les peurs, la panique responsables des perturbations sensorielles, motrices et cognitives.

 

Comme le souligne Alain MARILLAC dans son ouvrage « Dynamique du souffle », « Nous nous contentons souvent de respirer en surface, alors que l'apprentissage d'une respiration juste pourrait améliorer notre vie de façon remarquable à bien des égards ». Alain Marillac nous propose une initiation à « la pratique consciente d'une respiration quotidienne comme technique de mieux-vivre ». « De la respiration dynamique à la respiration détente, il existe autant de nuances que de bonnes raisons d'apprendre à respirer différemment ». D’après l’auteur, « les bénéfices d'une respiration appropriée peuvent être ressentis dans tout notre corps, comme sur notre mental ». Toujours est-il, n’oubliez pas qu’en cas de difficulté respiratoire, il est évident de consulter son médecin pour établir un bilan.

 

Dans une société aseptisée qui marche sur la tête, notre quotidien affecte notre comportement respiratoire. Avant de commencer un exercice de l’art du souffle, la première marche à franchir est de prendre conscience de sa respiration. Ensuite, il est de bon ton de respirer « à fond » car cette habitude « augmente la circulation de l’oxygène dans le corps et permet un massage régulier des organes abdominaux et du plexus, ce qui favorise la détente neuromusculaire ». Le Qigong et le yoga sont des disciplines qui nous invitent à pratiquer la respiration abdominale. Quel que soit la méthode choisie (les arts énergétiques susnommés précédemment) ou le tai chi chuan, les randonnées, les activités sportives, des cours de chant, de théâtre, d’art dramatique, voire même un discours (avocats, politiciens, enseignants, formateurs...), SAVOIR RESPIRER EST UNE PRIORITE.

 

D’après les experts, il est bon de « prendre l’habitude de faire des inspirations et expirations profondes volontaires de deux ou trois minutes au moins deux fois par jour... Une inspiration par le nez qui fait se gonfler le ventre avant la cage thoracique, suivie d’une expiration profonde pour faire monter le souffle du bas vers le haut et bien évacuer l’air... ». Il existe de nombreux exercices respiratoires bien spécifiques selon les besoins. Raymonde VITET (célèbre professeure de chant) qui se définit comme une professeure de vie, souligne dans son livre « Trouvez votre voix ! » que « L’art du chant, c’est l’art de la respiration… Chanter, c’est gérer son air... et parler sans s’épuiser impose de « retrouver le cri primal du nouveau-né qui, d’instinct, ouvre la bouche, inspire profondément, descend son diaphragme et émet un cri très puissant qui peut durer des heures, sans abîmer ses cordes vocales ». A l’instar d’un autre grand professeur de chant Paule METGE-SANDRA, Mme VITET encourage « une gymnastique respiratoire basée sur le mécanisme de cette respiration physiologique profonde que chacun possède à la naissance ». Cette méthode bénéfique dans la lutte contre le stress et de nombreuses affections accorde une importance majeure à l’expiration spontanée qui, indique Marlène TURCOT (disciple de Paule METGE-SANDRA), « assure le développement des muscles profonds (les dorsaux, abdominaux, transverses et obliques), permettant au diaphragme d’être le moteur de l’acte respiratoire... un contrôle attentif de la respiration et surtout du temps expiratoire contribue à vous apaiser dans les moments de tension et de contrainte ».

 

Nous possédons toutes et tous une voix unique à notre naissance, mais elle commence à changer vers l'âge de 6-7 ans (croissance naturelle et tensions émotionnelles). En retrouvant le cri primal du nouveau-né (profonde inspiration, ventre gonflé, descente du diaphragme...) à travers une respiration bien maîtrisée, un réconfort physique et psychique va s’installer, véritable « outil de découverte de soi, voire un éveil à la spiritualité car dans toutes les croyances de la planète, le souffle est symbole de vie et son sens est souvent confondu avec l’esprit » précise Alain MARILLAC. Bien respirer facilite également les accouchements, autant du côté de la future maman que du côté des médecins, sages-femmes, infirmières et auxiliaires de puériculture (évacuation du stress). Dans un précédant article sur la cohérence cardiaque, le Pr Claire MOUNIER-VEHIER (Présidente de la Fédération française de cardiologie et chef du service de médecine vasculaire et hypertension artérielle au CHU de Lille) soulignait « L’effet bénéfique sur le stress, la pression artérielle (d’une respiration volontaire) et la fréquence cardiaque dure trois à six heures ».

 

Les conseils : Concentrez-vous sur la respiration, soyez attentif aux mouvements de votre corps, recentrez vos idées sur l’instant présent et suivez la longueur de sa respiration...Par exemple, allongez-vous sur le dos, étendez vos bras le long du corps et surtout lâchez prise en vous centrant sur votre respiration. Comptez mentalement la durée de votre expiration (4, 5,6,7...), mais aussi de votre inspiration. La durée « inspiration/expiration doit être la même, ponctuée par une légère pause entre les deux. 10 à 20 respirations sont suffisantes pour amorcer une certaine relaxation et un recentrage vers l’instant présent.

 

L’une des techniques de base du yoga nous conseille la respiration alternée pour équilibrer nos énergies car sans nous en rendre compte, nous respirons plus par l'une de nos narines que par l'autre. Le cycle nasal permet entre autres, l’accès à un plus large panel d’odeurs et de se sentir mieux.

 

Comment faire ? Vous respirez alternativement par l'une ou l'autre des narines, en bouchant simplement l'une ou l'autre. D’après futura-sciences, l’objectif de la respiration alternée est « d’équilibrer les énergies qui circuleraient par les deux canaux passant par nos narines. En effet, selon les principes du yoga, le côté gauche de notre souffle renvoie au féminin, au froid, au paisible, au calme, etc. Le côté droit, quant à lui, représente le masculin, le chaud, l'actif, etc. Ainsi, si le cycle nasal est déséquilibré, c'est notre équilibre qui pourrait en être tout chamboulé... ». Une bonne respiration bien assimilée nous invite à une meilleure connaissance de nous-mêmes car elle constitue le pont entre le corps et l'esprit, somme toute elle est le lien entre le conscient et l'inconscient à travers une fonction volontaire ou non. Comme l’écrivait en son temps Honoré de Balzac “Le regard, la voix, la respiration, la démarche sont identiques ; mais comme il n'a pas été donné à l'homme de pouvoir veiller à la fois sur ces quatre expressions simultanées de sa pensée, cherchez celle qui dit vrai, vous connaîtrez l'homme tout entier.”

 

Toute reproduction interdite sans autorisation préalable

Continuez votre lecture
Copyright © 2011 – 2024 Mental Waves – Mind Response.
lockpower-switchmagnifiercross linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram