Les ondes cérébrales permettent à une intelligence artificielle de débusquer les criminels
Si la neurojustice est très fréquente dans les séries, la réalité pourrait un jour voir les progrès de la science, notamment de la robotique, résoudre des affaires criminelles.
C’est ce que supposent les résultats d’une étude diffusés le 13 mars dernier dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Les scientifiques de la Salk Institute for Biological Studies ont mis au point une intelligence artificielle capable de détecter l’intention criminelle chez un individu rien qu’en analysant ses neurones.
Pour parvenir à ce verdict, les chercheurs ont entrevu un scan des ondes cérébrales de cobayes en utilisant un IRMF. Ce dernier mesure l’activité cérébrale et étudie les résultats par l’intermédiaire d’une intelligence artificielle. Pour autant, la robotique n’est pas encore capable de décréter la culpabilité ou non d’un suspect.
Différents paramètres doivent être pris en compte tels que la réplique de cette étude sur des milliers d’autres personnes pour prouver son exactitude. De plus, le scan neuronal doit se faire au moment précis où le crime est commis, le test ayant été mené sur des crimes fictifs. Un fait logique étant donné qu’une personne étant scannée ne voudrait en aucun cas enfreindre la loi !
Pour arriver à ces conclusions, ces scientifiques ont étudié le comportement cervical de 40 personnes se prêtant à un jeu sur ordinateur dans lequel elles étaient censées passer une frontière avec une valise. Remplie d’un « chargement de grande valeur », ladite valise devait être transportée d’un pays à un autre dans des circonstances variées, rapporte L’express.fr. En effet, certains cobayes ne savaient pas ce que leur bagage contenait tandis que d’autres savaient qu’il renfermait des choses illégales, du matériel de contrebande ou de la drogue.
La prise de risque était présente dans ce test comme l’en témoigne la possibilité de contrôles douaniers à la frontière. Dans tous les cas, les cobayes ont été soumis à une situation risquée durant laquelle un enregistrement des activités de leur cerveau a été réalisé. Celles-ci ont été étudiées, les résultats pour chaque sujet ayant été analysés par une intelligence artificielle et comparés.
L’étude révèle que l’intelligence artificielle a détecté avec un niveau de précision considérable les activités dans certaines régions cervicales en fonction du cas vécu.
Il en est ressorti une différenciation entre les individus qui ont sciemment dérogé à la loi et ceux qui ont uniquement pris un risque sans la certitude d’avoir commis une illégalité. Les activités des neurones des premiers auraient été beaucoup plus intenses que celles des seconds. Toutefois, il faut réitérer le fait que l’obtention de tels résultats est due à une analyse en temps réel du cerveau, ce qui n’est pas possible dans la réalité actuelle. Toutefois, un perfectionnement de cette technique est déjà étudié.
Pour qu’une telle technique fonctionne, vérifier sa véracité est primordial, ce qui reviendrait à refaire l’étude afin d’obtenir la certitude que l’activité des régions cérébrales détectées et l’intention ou la réalisation criminelle sont reliées. Une étude approfondie permettant de mieux connaître ces régions du cerveau et de comprendre leur activation ou dans quel type de crime elles s’enclenchent est également nécessaire.
La confirmation de ces résultats devrait pourtant permettre de savoir si la réaction du cerveau est pareille à celle mise en évidence par l’étude lorsqu’on ramène un individu sur les lieux d’un crime qu’il a réalisé dans le passé. De même, si cette technique s’avère bien précise, elle pourrait servir à déterminer le degré de la peine d’un prévenu en analysant son intention criminelle. Après tout, un individu qui tue délibérément, mû par ses pulsions criminelles, ne devrait pas être jugé de la même manière ou recevoir une même peine qu’un autre qui a tué de manière accidentelle, sans préméditation.
Source:
http://www.huffingtonpost.fr/2017/03/15/une-intelligence-artificielle-detecte-les-criminels-grace-a-leur/